Ancienne joueuse professionnelle sur le Ladies European Tour, et redevenue amateur depuis quelques années, Marion Ricordeau a été nommée, à l’intersaison, capitaine de l’équipe de France Girls. Elle est cette semaine à Saint-Cloud, à l’occasion du match France-Angleterre, puis du Trophée Esmond. Rencontre.

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Marion Ricordeau, aux côtés de Camille Min-Gaultier, ce mercredi à Saint-Cloud, lors du match France-Angleterre Girls. © Arnaud Blanc / ffgolf

Comment avez-vous réagi lorsqu’on vous a proposé de devenir capitaine de l’équipe de France Girls ?
Ça m’a énormément touchée, émue et flattée, forcément. Marine Monnet-Melocco (la sélectionneuse de l’équipe de France Girls, NDLR) m’a appelée pour savoir si ça m’intéressait, et je lui ai quand même demandé précisément en quoi ça consistait, car je suis déjà bien occupée par ailleurs, et je voulais comprendre dans quoi je m’engageais, car si je le faisais, je voulais le faire bien. Elle m’a expliqué, et le soir-même, c’était bon.

L’idée, c’était que je puisse me déplacer sur quelques tournois avant le Championnat d’Europe par équipes Girls (du 9 au 13 juillet en Suède, NDLR), pour apprendre à connaître les filles, voir comment elles agissent, échanger avec elles. Avec Marine et Nicolas Subrin (qui assiste la sélectionneuse, NDLR), on échange énormément, on s’appelle au moins une fois par semaine, et on s’envoie des dizaines voire des centaines de messages, car il se passe toujours quelque chose. Dès d’une fille joue un tournoi, on échange. Car le fait est qu’il y a une pré-sélection très large d’une grosse quinzaine des filles, qui pourraient être dans l’équipe pour le Championnat d’Europe. Donc nous regardons tout ce qu’elles font, quel que soit le tournoi. Et puis de temps en temps, comme cette semaine au Trophée Esmond (les Internationaux de France filles U21, NDLR), je viens directement sur place. Là, c’est encore plus particulier, avec la rencontre France-Angleterre la veille du premier tour (ce mercredi, lire plus loin). Ça donne une semaine intense, avec cette journée supplémentaire. On a, par exemple, sélectionné Melliyal Schmitt, qui est une joueuse qu’on ne connaît pas encore très bien, mais à qui on voulait donner sa chance lors de cet événement. 

France-Angleterre Girls : la Rose fanny

Les joueuses de l'équipe de France Girls n'ont pas fait de détail, ce mercredi à Saint-Cloud, lors du match France-Angleterre Girls qui précède, traditionnellement, le Trophée Esmond. Les joueuses de Marine Monnet-Melocco et Marion Ricordeau ont fait carton plein, 6 à 0, contre les Anglaises. Fortes de leurs victoires, Sara Brentcheneff, Laura Nepper, Céleste Bobo-Lloret, Louise Uma Landgraf, Melliyal Schmitt et Camille Min-Gaultier vont pouvoir se tourner vers la grosse échéance des Internationaux de France filles U21, qui démarrent dès ce jeudi.

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L'équipe de France Girls, devant le club-house de Saint-Cloud après son succès de mercredi. © Arnaud Blanc / ffgolf

Quels échanges avez-vous pu avoir, jusqu’à maintenant, avec les joueuses ?
J’ai pu partager la partie de reconnaissance, mardi, avec les six filles engagées dans le match France-Angleterre. Ça aide à se faire une idée de leur jeu et de leur tempérament. Je connaissais aussi quelques joueuses avant, notamment Carla de Troia, puisqu’on joue dans le même club de Saint-Germain. J’en ai croisées aussi, brièvement, au Championnat de France cadettes, l’année dernière à Belle-Dune, mais malheureusement le dernier tour avait été annulé à cause de la météo. Et puis il y a d’autres filles que je ne connais pas encore, mais que je vais pouvoir voir cette semaine à la Esmond, et que j’aurai encore l’occasion de voir à plusieurs reprises, avant la grosse échéance du Championnat d’Europe.

Pour la sélection, il n'y a aucune porte de fermée.

Marion Ricordeau, capitaine de l'équipe de France Girls

Quel poids cette semaine, et les suivantes, auront-elles dans la sélection pour ce Championnat d’Europe par équipes Girls ?
Évidemment, dans la grosse quinzaine de joueuses que nous suivons, nous avons déjà en tête un petit groupe qui a un peu plus de chances d’être sélectionné, car elles ont déjà marqué des points dans les épreuves sélectives, et elles ont une moyenne de score qui est déjà solide. Elles paraissent plus évidentes aujourd’hui, mais en réalité, il n’y a aucune porte de fermée. Les cartes sont rebattues chaque semaine. On ne remet pas les compteurs à zéro bien évidemment, les points accumulés sont accumulés, mais une fille qui viendrait de derrière et qui ferait une performance, par exemple et notamment à la Esmond, elle se rendrait quasi indispensable, en tout cas elle nous ferait cogiter bien plus que ce qu’on imagine.

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Marion Ricordeau (à gauche) et Marine Monnet-Melocco félicitent leurs joueuses, après leur grand chelem face aux Anglaises. © Arnaud Blanc / ffgolf

Avec Marine Monnet-Melocco, vous vous connaissiez dans vos carrières précédentes respectives ?
Pas du tout. On s’était déjà croisées deux ou trois fois, et la dernière fois qu’on s’étaient vues, c’était au Championnat de France individuel dames, en 2022 à Granville, un peu par hasard puisqu’elle encadrait l’équipe de France dames, et moi je jouais. J’avais fait une carte un peu marante en dents de scie le premier jour, on avait échangé là-dessus et ça l’avait fait rire. Et quand elle a songé à qui pourrait prendre le rôle de capitaine de l’équipe de France Girls, elle a dû se dire que je correspondais aux critères. 

Étonnamment, je connaissais un peu mieux Nicolas Subrin. Il m’avait vue jouer lorsque j’étais jeune chez les amateurs. J’avais un handicap assez haut, mais a priori un potentiel, et il a fait partie des quelques pros qui ont vu quelque chose d’un peu différent chez moi. On s’était perdus de vue, mais c’est une belle manière de se retrouver.

France-Allemagne Boys : les garçons sont aussi en forme

À l'image de leurs homologues des Girls, les Boys français jouaient également un match de préparation, ce mercredi au Golf de Courson Stade Français, face à l'Allemagne. Ils ont raté le grand chelem réussi par les filles... mais pour un petit match nul seulement. Car le score a été sans appel : 7,5 à 0,5 pour les Tricolores. Alexandre Templereau, Alexandre Godin, Aaron Van Hauwe, Callixte Alzas, Louka Morin, Sacha Ruiz, Louis Grizot et Noa Auch-Roy attaqueront ainsi dans les meilleures disposition, jeudi, le Trophée Michel Carlhian, autrement dit les Internationaux de France U18 garçons.

Dans ce rôle de capitaine, que souhaitez-vous apporter à cette équipe ?
J’espère qu’il y a des petites choses en termes de stratégie, ou d’attitude, où je vais pouvoir aider les joueuses. Sur la technique pas trop, car elles ont toutes des swings bien construits, et des coaches très performants. Sur ce plan, elles n’ont vraiment pas besoin de moi. Je pense que je peux apporter des choses, davantage sur quelques choix de coups à jouer, pour ouvrir leur vision sur ce qu’on peut regarder sur un parcours. Comme ce sont des choses que j’ai vécues, je peux aussi les aider à gérer des émotions, positives et négatives, par rapport à ce qui pourrait se passer à un moment. J’ai envie de croire que, de temps en temps, je vais leur donner un petit conseil qui va faire tilt, et qui va leur servir peut-être une fois par an, mais aussi peut-être, un jour, à un moment décisif. Et puis j’aimerais qu’elles puissent se reposer sur moi et mon expérience du haut niveau, si elles ont n’importe quelle question. Avec Marine, les joueuses savent qu’elles peuvent compter sur nous.

Vous travaillez déjà à plein temps au Golf d’Étretat, et en plus d’être capitaine de l’équipe de France Girls, vous avez plusieurs échéances du calendrier amateur en tant que joueuse. Comment allez-vous gérer cet emploi du temps bien rempli ?
D’autant plus rempli que, pour la première fois, l’Association européenne de golf a décidé de mettre en place un Championnat d’Europe par équipes mid-amateur (du 11 au 14 septembre à Chiberta, NDLR), pour lequel je me sens extrêmement concernée, car j’aimerais énormément pouvoir défendre les couleurs de la France avec les clubs en mains. Donc il va aussi falloir, à côté, que je bosse mon golf quand même, pour essayer de prouver que j’ai ma place dans cette équipe de France des plus de 25 ans.